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La mort de Bernard Bourigeaud, fondateur et ancien PDG d’Atos

C’est, avec Serge Kampf, le fondateur de Capgemini, et Pierre Pasquier, de Sopra, l’un des pionniers des SSII, les sociétés de services et d’ingénierie en informatique, secteur économique phare des années 1980 et 1990, au moment où les ordinateurs déferlaient dans les entreprises. Bernard Bourigeaud est mort le 14 décembre, à Waterloo, dans les environs de Bruxelles, où il résidait depuis plusieurs années. Il avait 79 ans.
Devenu président d’Axime, une petite SSII alors au bord du dépôt de bilan, en 1992, Bernard Bourigeaud en a fait un groupe mondial en multipliant les acquisitions. La première est celle de Sligos en 1997, issue d’une ancienne division informatique du Crédit lyonnais. Fondatrice, l’opération donne naissance à Atos, actuel numéro deux français des services informatiques derrière Capgemini. Par la suite, Bernard Bourigeaud se lance dans un ambitieux développement à l’international : sa société met la main en 2000 sur Origin, la filiale informatique de Philips, puis, deux années plus tard, sur KPMG Consulting au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, et enfin sur SchlumbergerSema en janvier 2004.
« Quand vous dirigez une société, vous devez d’abord avoir une vision. C’est plus important qu’une stratégie. Une vision vous amène loin et vous fait rêver. La vision d’Atos était de créer un champion européen capable de rivaliser avec les grandes sociétés américaines », expliquait Bernard Bourigeaud en 2019, dans un entretien au journal belge Le Vif.
Après avoir décuplé le chiffre d’affaires d’Atos, à 5,6 milliards d’euros pour plus de 55 000 salariés dans le monde, Bernard Bourigeaud cède la présidence à Philippe Germond en octobre 2007. Mais il gardait un œil attentif sur l’évolution de la société qu’il considérait comme sa création et il était resté proche de nombreux de ses anciens collaborateurs. Signe de cet attachement, il avait conservé la présidence de Worldline, l’ancienne filiale de paiement d’Atos. « Il laissera l’empreinte forte d’un dirigeant visionnaire et convaincu de l’évolution nécessairement paneuropéenne et globale des entreprises technologiques », a déclaré le groupe de paiement Worldline à l’annonce de son décès.
Les récents déboires d’Atos, qui pourraient conduire à son démantèlement, avaient fortement affecté Bernard Bourigeaud, au moment où Worldline connaît lui aussi des turbulences. L’ancienne filiale de paiement du groupe d’informatique a vu son cours de Bourse s’effondrer de 60 % le 25 octobre à la suite de mauvais résultats. Sa fonction présidentielle était contestée depuis quelques semaines par le fonds activiste Bluebell Capital.
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